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Jour 105 pour aller mieux


Nous sommes le 7 décembre 2023, et ça fait deux ans. Deux années de solitude, je pensais qu’elle serait éternelle.


Et puis je suis tombée sur lui, il y a trois semaines, ce n’était pas un hasard.

Le jour 105 pour aller mieux, je le rencontre.


Le soir il me dit « Douce nuit jolie toi », il m’appelle « jolie toi ». C’est la première fois depuis deux ans qu’on m’accorde du temps et une attention suffisante. Plus que suffisante même.


On marche pendant deux heures, dans notre quartier, nous sommes presque voisins. Il me dit que je suis belle. Je ne réalise pas.

Il me raccompagne en bas de chez moi, et me voilà bouleversée.

Il aime le matcha, le cinéma et écrire, et ça me plait.


Je commence à parler de lui à mon entourage, et puis, j’arrête. J’arrête car je ne veux pas que cette relation soit soumise à un éventuel jugement.

Ce début de quelque chose m’appartenait. Le seul jugement qui comptera sera le mien. Alors je ma tais. Je garde tout pour moi, pour nous. Il est à nous ce moment.


Il me dit « bonne journée jolie toi », et, « douce nuit jolie toi ».

Trois jours passent. Il me propose un cinéma. J’annule. J’annule car la peur m’envahie.

Je panique et je fais ma dernière crise d’angoisse. Je l’ignore.


Une semaine d’ignorance, il ne comprend pas. Je reproduis un schéma.

Quand la peur arrive, j’évite la situation. Encore un classique.

Tant pis pour moi, tant pis pour lui, mais je m’en veux. Je m’en veux terriblement de cette lâcheté gouvernée par mes peurs. La peur de l’abandon.

Je me dis que c’est impossible qu’on soit aussi gentil avec moi. Merde, il sentait bon et il va me manquer. Je préférais l’oublier plutôt que d’affronter cette peur.

J’ai incarné, sans me rendre compte, la caricature des gens que je déteste, les gens lâches. J’ai cru que cette lâcheté me protégerait. Fausse croyance quand tu nous tiens. Je me persuade que je dois l'oublier.


Une semaine de lâcheté, une semaine de silence. Il ne m’écrit plus.

Je suis en haut de l’Empire State Building et j’écoute « le Stade ». J’avais atteins le stade.

J’ai le vertige et pourtant, me voila en haut de cet immense building. Je suis capable.

Je progresse. Je regarde au loin, tout en haut, et je m’effondre en larmes. Cela faisait des semaines que je n’avais pas pleuré. Je dois lui écrire. Mais j’ai peur qu’il me rejette.

J’attends de rentrer, je lui dois de véritables explications et excuses.

Et si il m’avait oublié ?


Le 5 décembre, je rentre et il revient vers moi. Je lui dis tout ce que j’ai sur le coeur.

Il comprend mes peurs et me rassure. Qui es-tu ?

On s’écrit à longueur de journée, je suis heureuse. Je m’inquiète pour lui, c’est étrange. Je veux qu’il aille bien.


On va faire le date de mes rêves, il veut bien le réaliser.

On va au cinéma de Nation dans les sièges allongés avec du pop corn.

Parce que même le pire film au monde sera bien si est avec lui.

Et si je n’étais plus si seule ? Et si il voulait bien être seul avec moi ?

Il me manque déjà, ce n’est pas normal.


On se voit tous les jours, on avait toujours un prétexte pour se voir même une demie heure. On boit du thé matcha et on fait des balades.


Nous sommes le 8 décembre, et je viens de prendre mon laxatif pour ma colposcopie.

Demain je vais enfin peut être savoir ce qui me fait si mal au ventre.

Mais j’ai envie de le voir, terriblement. Je sais que je vais avoir envie d’aller aux toilettes mais je meurs d’envie de le voir.

Il est juste à côté de moi. Tant pis pour les toilettes, je veux être dans ses bras pour la première fois.


Aujourd’hui, j’ai parlé de lui à Marine. Marine est mon assistante et amie. Je mourrais d’envie de lui en dire un peu plus sur lui. Mais je garde le reste pour moi.

D’ailleurs, j’aimerai tant vous en parler. Je vous assure, mais je veux que cette histoire m’appartienne. Je ne veux pas que le jugement d’internet entre en jeu. Je veux une relation simple, comme à l’époque où j’étais une inconnue.


Il est venu me voir. J’étais en pyjama, avec mon laxatif dans le ventre, mais ce n’était pas grave. Il est venu chez moi pour la première fois. Il a rencontré Michael.

Michael lui a crié dessus, classique Michael Nicoullaud.

J’étais dans ses bras, une petite heure. Parfois, il y avait des moments de silence et je me perdais dans ses yeux verts. Il a de si beaux yeux.

J’essaie d’oublier qu’il a le même prénom que mon père, bientôt je lui donnerais un surnom je pense que ce sera plus facile pour tout le monde.

Tout lui va si bien.

Il est un tout, et il me plait ce tout. Sa sensibilité, ses mains, j’aime tellement ses mains. Il m’a fait des câlins, ça faisait si longtemps. J’avais oublié la tendresse, et lui, il l’incarne. Parfois, il me regarde, s’arrête de parler, et me dit « t’es trop jolie ».

Ce soir, je lui ai dis qu’il me plaisait pour de vrai. Il me l’avait déjà dit mais je n’avais pas répondu, par peur. Cette fois ci c’est à mon tour de lui faire peur.


Je me suis rappelée de ce que je voulais de lui, quelque chose de réel.

Alors, je lui ai dis. Il m’a embrassée et il est parti. Colposcopie oblige…

Et j’ai paniqué, seule dans mon lit, à me ressasser tout ce que je lui avais dit ce soir.

J’ai écrit dix messages d’affilés, on voit ma peur à travers les messages.

Il m’a rassurée, on va au cinéma dimanche.


Nous sommes le 10 décembre. La colposcopie est passée. Quatre ulcères. Et bien, il va falloir que je me calme, moi.

Peu importe, ce soir je vais au cinéma avec lui. La peur est revenue.

Je ne peux pas lutter. Affronter un amour éventuel. J’en rêve mais j’ai peur.

Pas peur de lui, enfin si, en quelques sorte. J’ai peur qu’il s’en aille. Qu’il m’abandonne.

Ils m’ont tous abandonné au final, même mon Thibaut.

Alors comment on fait ? On respire, on se prépare et on se dit que c’est juste un cinéma.


J’ai prétexté que je voulais voir un film qui vient de sortir, la vérité en est tout autre. Je voulais juste enfin avoir ce date. Ce date au cinéma MK2 Nation. Mon cinéma préféré, ma seconde maison. J’y suis tous les week-end.

Je vais voir tout ce qui sort, juste pour y être.

Et pour la première fois, j’avais envie d’y aller avec un homme, mais pas n’importe quel homme, lui. Il préfère le cinéma de Gambetta mais il a cédé pour aller à celui de Nation avec moi car il sait que je le préfère.


En ce moment, j’écoute les musiques de la Boum. Tout avait l’air plus simple avant.

D’ailleurs, c’est comme si il venait d’un autre temps. C’est peut être pour cette raison que j’écoute Reality et Your Eyes en boucle.

J’ai fait mes cheveux et je me suis maquillée ! Vous connaissez la dernière étape… La crotte de l’angoisse, bah oui !

Il ne sait rien sur mes soucis, je pense qu’il est temps de lui dire. Je ne vais pas pouvoir tenir bien longtemps.


Je rentre du cinéma, il m’a embrassée pour me dire bonjour, en public.

Je n’arrêtais pas de lui sourire. Il mérite tous les sourires du monde.

Il préfère le mien, j’ai de la chance. Non en fait, je le mérite. Je méritais de rencontrer cet homme. Je m’efforce de ne pas l’idéaliser.

Le film était nul, mais j’étais dans ses bras. J’étais bien, détendue, à l’aise avec lui.

Parfois il me regardait, et je posais ma tête sur son épaule.

Il m’a caressée les mains pendant tout le film. Il ne m’a pas lâchée, comme si j’étais une sorte de pierre précieuse.

Je ne voulais plus que le film s’arrête, comme à l’époque du collège avec Thibaut.

J’avais 13 ans, une seconde fois. Et peut être heureuse.


Il m’a plu. Mais il ne voulait pas me quitter tout de suite alors nous sommes allés prendre un petit verre tous les deux. Joli dimanche soir.

Je lui ai montré des photos de mes amis, de ma famille, et lui aussi. On se regardait, nos regards se disaient des choses. J’aime ses yeux, mais je vous l’avais déjà dit ça.

Dans le bar, face à face, il me prenait la main.

Un moment, les gens derrière nous ont demandé une photo. Il a prit la photo, il était tellement gentil avec eux. Je crois que c’est à ce moment que je l’ai apprécié encore plus. Le voir gentil avec les autres, pas qu’avec moi, ça m’a rendue heureuse.


Ce soir je lui ai dit de ne jamais arrêter avec ce surnom, « jolie toi ». Je l’aime, ce surnom.


Nous sommes le 18 décembre et il m’appelle toujours « jolie toi ».

Parfois, j’ai juste envie d’être avec lui sans parler, je veux juste le regarder ou lui tenir la main, ou les deux.

Et si il entrait vraiment dans ma vie ?

Ses bras, ses mains, ses yeux, son sourire. J’ai comme l’impression qu’il ne l’aime pas, son sourire. Moi je l’aime pour lui.


Lui : « J’ai mis Your Eyes à la soirée, et je pense à toi. »


Cette musique, de la Boum 2, me fait penser à lui. On avait regardé ce film quand j’étais malade. Et depuis, je l’écoute en boucle. Je veux danser un slow avec lui sur cette musique. Un jour je lui dirai que je l’aime.

Aujourd’hui, je lui ai demandé si je perdais mon temps avec lui. Il a dit que non, et qu’il ne perdait pas son temps non plus. Il sait être mignon même quand je suis froide.

Il a comprit que j’avais peur.

Ce soir, il m’a beaucoup écrit. Et j’ai tout aimé.

Nous sommes le 28 décembre, et il me manque.

Il est dans sa famille pour les fêtes encore une semaine. Moi, seule à Paris.

Tout à l’heure il m’a appelée, sans prévenir, il avait juste envie de me parler.

Il n’avait rien à me dire. Il a appelé pour me redire que je lui plaisais.

C’est la première fois, depuis des années, qu’un homme me manque.

Il m’appelle toujours « jolie toi », je l’appelle « mon amour », parce qu’il devient mon amour.


Nous sommes le 3 janvier, et je lui ai dis bonne année à minuit le 1er.

Il n’était pas avec moi, mais je pensais si fort à lui. Je veux passer cette année avec lui.


J’ai parlé de lui à mes meilleures amies pendant trois jours. Et je vous ai parlé de lui pour la première fois sur YouTube.

Il m’appelle « mon amour » et « jolie toi », me parle toute la journée et pense à moi. Moi aussi je pense à lui.


22:10


Lui : « Je peux te faire une confession ? Et je ne veux pas que tu y répondes. J’ai trop hâte de cette jolie relation. »

Moi : « Je peux te faire une confession sans réponse aussi ? J’ai envie de t’aimer. Est ce trop ? »

Lui : « Je ne peux pas répondre. (Non). »




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