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"Trop tout"







Nous sommes le 4 avril 2024, et des hommes expriment publiquement que je ne dois pas m’étonner d’être seule, comme si je le méritais. Encore un jour où on me reproche ma solitude amoureuse, encore un jour de plus. Merci pour ce doux rappel.

Parce qu’il y a des jours où je suis heureuse d’être seule, mais parfois, comme pour beaucoup, cette solitude me pèse.

Tout le monde me reproche ce célibat, comme si il était devenu une fatalité. On s’inquiète plus de mon célibat que de ma santé mentale. Et moi, comment je vais ?

Et bien, j’ai renvoyé un message à mon ex et il ne m’a jamais répondu.

Je m’achète des fleurs car jamais un homme ne m’en offrira.

Je bois mon café seule, dîne seule, dors seule et parfois même je pleurs, toujours seule.

Je travaille tard, j’essaie de construire une carrière, je galère.

Fervente admiratrice de Carrie, j’achète des chaussures pointues, je les porte 15 minutes puis les enlève. J’ai mal aux pieds.

Je refais mes lèvres, pensant que ça changerait quelque chose, et puis ça ne changera rien.

Je recoupe mes cheveux, et le lendemain je regrette mes cheveux longs.

J’apprends que mon ex est en couple, et c’est Instagram qui me l’annonce.

Je me remets sur les applications de rencontre et je n’ai pas de matchs. Ça me rend triste, je les supprime. Je les réinstallerais deux jours plus tard, convaincue qu’il y avait surement un problème d’algorithme. Je tente un date, et un énième homme me dira que je n’ai pas besoin de lui et qu’il ne saura pas quoi m’apporter de plus.

Je vois ma psy tous les lundi, et le dimanche suivant elle me manque.

Un jour, une femme a commenté une de mes vidéos sur Instagram en disant « Caroline pourquoi parles tu de vouloir rencontrer quelqu’un alors que tu es émotionnellement incapable de faire entrer une personne dans ta vie ? » J’ai eu de la peine car pour la première fois de ma vie, je reconnaissais que cette femme avait probablement raison.

J’écouterais donc la Symphonie des éclairs dans mon lit en pleurant, avec mon chat.

Je ne savais plus être avec quelqu’un. C’était un fait. Encore une chose à accepter.

Les hommes pensent que je suis inaccessible, c’est faux, je ne les rencontre juste pas.

Et quand je les rencontre, je deviens leur amie, parce que je ne suis pas assez présentable pour leur famille.

Je serai donc cette amie rigolote avec qui on peut boire un spritz, mais je ne serai pas cette femme que l’on présente à ses parents.

D’un autre côté, je n’ai pas envie de rencontrer tes parents, ton frère ou ta soeur.

Suis-si trop exigeante ? Trop exposée ? Trop amicale ? Trop tout ?

Et si j’étais trop tout ? Ou pas assez ?

Ma maman dit que je fais peur aux hommes car je réussi « trop ». Faudrait-il que je réussisse moins ? Faudrait-il que je gagne moins bien ma vie ? Que j’ai un appartement plus petit ? Faudrait-il revendre cette montre ? Je l’aimais bien moi, cette montre.

Un jour, un ami m’a dit, « si ma copine réussit plus que moi, je serai super heureux et fier d’elle ». Sors avec moi alors ! Non, ils resteront toujours des amis, des « potes », des « frères ».

Je serai donc cette pote qui paye ses tournées au bar, celle qui demandera si personne n’a un ami à lui présenter, mais je serai celle que l’on ne présentera jamais.


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